Septembre 2013 /226

Faut-il se méfier de nos appareils électriques?

Impacts des champs électromagnétiques sur la santé

Le phénomène n’est pas bien décrypté encore, mais certains patients se plaignent de troubles liés, selon eux, aux champs électriques ou magnétiques. Migraines, insomnies, rougeurs, manque de concentration, perte d’équilibre… sont autant de symptômes décrits par ces personnes dites “électro-sensibles”. Face à leur désarroi, des chercheurs de l’ULg tentent de comprendre le rôle des champs électriques et magnétiques dans l’apparition de ces troubles. Cette étude est menée dans le cadre du Belgian Bioelectromagnetics Group (BBEMG), rassemblant des chercheurs de l’ULg, de l’ULB, de l’UGent et de l’Institut scientifique de santé publique de Bruxelles qui étudient l’influence éventuelle des basses fréquences (50 Hz) sur la santé.

LedentMaryse50 Hz ? « Il s’agit d’appareils électriques de notre quotidien, un radioréveil, un sèche-linge, un ordinateur, sèche-cheveux, un écran cathodique, etc., qui génèrent des champs électriques et magnétiques de basse fréquence », explique Maryse Ledent, attachée en faculté de Médecine et membre du BBEMG. Les études actuelles ne permettent pas de conclure à un effet négatif de ces champs sur la santé humaine. Un constat rassurant qui n’empêche pas quelques mesures de précaution : éviter de dormir à côté d’un radioréveil ou de se trouver en permanence près d’un écran, par exemple. Car plus on s’éloigne de la source, plus l’intensité du champ diminue. C’est le cas aussi pour les lignes à haute tension où des données scientifiques indiqueraient quand même une relation avec un risque accru de leucémies chez l’enfant.

Mais comme il est plus difficile de prouver une absence d’effets que les effets eux-mêmes, la communauté scientifique internationale a décidé de poursuivre les recherches en la matière. A l’ULg, l’accent a été mis ces dernières années sur la prise en charge psychologique des patients. « Ils arrivent à l’hôpital en étant convaincus de leur électro-sensibilité et c’est peut-être le cas, précise Maryse Ledent. Dans la mesure où il est impensable de vivre aujourd’hui dans un environnement exempt de tout champ magnétique, l’approche thérapeutique comportementale et cognitive pourrait aider ces malades à diminuer leur angoisse et à retrouver une vie sociale épanouissante. »

Ces travaux, initiés par Cindy Rocha et repris par Isabelle Demaret, seront présentés lors de la journée d’étude organisée à l’ULB le 18 septembre prochain.

Journée d’étude du BBEMG : “Champs électromagnétiques de basses fréquences et santé”

Le mercredi 18 septembre à 15h45, à l’ULB, faculté de Médecine, campus Anderlecht (hôpital Erasme), auditorium du Musée de la médecine, route de Lenniksebaan 808, 1070 Bruxelles.

Informations et programme sur le site www.bbemg.ulg.ac.be.

Patricia Janssens
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