April 2014 /233

Marketing digital

Nouvelle chaire à HEC-ULg

Cette année, une nouvelle chaire a vu le jour à HEC-Ecole de gestion : Digital Media & e-commerce. A la manoeuvre : le groupe Rossel (Le Soir, Sudpresse, Vlan, présent également dans toutes les chaînes radio et télé de RTL en Belgique, et en France) qui investit désormais le monde académique.

Une lacune comblée

Si on pose que, à l’heure du tout au numérique et du “e” qui se décline à (presque) l’infini, de nombreuses entreprises peinent à recruter des collaborateurs spécifiquement formés dans la filière marketing éponyme, alors la démarche du groupe Rossel, qu’épaulent Selligent et PFSWeb, Google, ou l’Agence wallonne des télécommunications, est une initiative pleine de sens.

« La formation telle que nous la proposons n’aurait jamais pu voir le jour sans l’appui de ces entreprises, c’est une évidence », concède Zelal Ates, chargé de cours en marketing et management à HEC-ULg. Parce que le business model évolue. Dès lors, ces groupes, mais aussi les PME, doivent suivre (ou mieux, devancer) l’évolution technologique car ils s’inquiètent de l’absence de diplômés en marketing numérique sur le marché du travail. Sans pour autant y voir une forme de privatisation de l’enseignement ou d’une parade pour combler un financement public déficitaire, l’enseignante voit en cette chaire une saine collaboration et une synergie entre deux mondes, académique d’une part et entrepreneurial de l’autre. « Je crois que c’est une situation win win ». La question qui s’est posée lors de la genèse de cette spécialisation n’était donc pas l’opportunité de “faire ou pas”’, mais plutôt “comment le faire et bien”.

La première réalisation de cette chaire est la création d’un master dispensé en anglais. Il combine à la fois des aspects théoriques et pratiques que toute école de gestion doit offrir. « Notre but ultime est de former les futurs managers dans le domaine de l’économie numérique », poursuit Zelal Ates. Il s’agit donc d’une décision éminemment stratégique pour l’Ecole de gestion qui veut mettre en évidence son savoir-faire et ses connaissances en la matière. « Nous y voyons aussi des opportunités d’emplois pour nos étudiants au travers des stages et des missions qu’ils effectueront au sein de toutes ces entreprises partenaires notamment. Ils doivent devenir compétitifs dans cette niche », insiste-t-elle.

Une niche transversale

Aujourd’hui, les étudiants découvrent ce nouveau master avec de nombreux intervenants extérieurs. « Il y avait un besoin urgent de mettre en place la chaire, c’est désormais couché sur papier ; maintenant, nous souhaitons que d’autres structures liées aux médias nous rejoignent », relève la chercheuse. Si pour l’instant le master ne vise que les futurs gestionnaires, le projet de former des experts numériques dans d’autres départements ou Facultés est d’ores et déjà dans les cartons. « Cette discipline est totalement transversale et touche bien les nouvelles écritures numériques que l’usine digitale », affirme-t-elle.

Avec 20 à 30 étudiants, la filière diplômera inévitablement à terme de futurs docteurs. « Ce qui nous permettra de valoriser nos recherches en ce domaine », se réjouit Zelal Ates, tout en imaginant déjà ce que sera demain, car « à moyen ou long terme, nous voudrions élargir la formule, et, pourquoi pas, créer une Digital Media School. »

Contacts : courriel fanny.deliege@ulg.ac.be

Pierre Demoitié
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