October 2014 /237

Foire du livre politique

La 7e édition aura lieu les 8 et 9 novembre

« Le livre politique n’est pas menacé », assure Jérôme Jamin, chargé de cours en science politique (ULg) et coordinateur de la Foire du livre politique. A l’heure où l’éditeur belge indépendant Aden met la clé sous le paillasson, invitant à penser que le livre politique – celui “qui cherche à peser sur le débat public” – ne trouve que péniblement ses lecteurs, la Foire du livre politique souhaite attirer l’attention du « citoyen qui souhaite comprendre une chose ou l’autre » sur la discrète abondance de cette littérature. « Nous rassemblons pêle-mêle des écrits s’inscrivant pleinement dans la pensée unique, des productions très critiques, des recueils de points de vue et d’entretiens avec des personnalités politiques, sans oublier des ouvrages plus rigoureusement scientifiques – des plus lisibles aux plus austères », annonce Jérôme Jamin.

Il concède que la manifestation ne touche, pour le coup, qu’un public restreint et ne cache pas qu’elle est avant tout destinée « aux gens dont le métier les amène à lire et à réfléchir aux enjeux de société : les enseignants, les journalistes, les académiques, les chercheurs et autres élus ». Et d’enchaîner : « Nous ne fermons la porte à personne. Mais il faut apprécier le livre politique. Beaucoup de gens sont sceptiques voire hostiles à l’égard du politique, laquelle n’a pas bonne presse. Je le déplore, parce que le monde politique est beaucoup plus méritant que l’on croit. » La Foire du livre politique affiche ainsi son ambition de diffuser une image positive et constructive de la res publica. « La mise en scène médiatique de la politique donne à penser qu’il n’existe aucune piste de solutions. Or, celles-ci existent et sont exprimées dans un grand nombre de publications. Nous souhaitons mettre en avant la richesse de la production littéraire politique », confie-t-il.

L’événement accueillera par ailleurs une pléiade de débats. Rachel Brahy, sociologue et coordinatrice scientifique de la Maison des sciences de l’homme de l’ULg, animera ainsi une table ronde le dimanche 9 novembre après-midi. Il y sera surtout question de la relation entre le Théâtre et la cité. « Dans quelle mesure le théâtre participe-t-il à un vivre-ensemble plus harmonieux ? Le théâtre peut-il ouvrir des espaces de mixité sociale et culturelle ? », interroge Rachel Brahy. Avec Claire Vienne (directrice artistique du Théâtre de la communauté), Nancy Delhalle (spécialiste du théâtre politique à l’ULg) et Katty Masciarelli (directrice du Centre du théâtre-action), ce débat prometteur passera inévitablement par le théâtre-action. « Ce théâtre né dans la foulée de Mai 68 est intimement lié au monde ouvrier. Il cherche à représenter et mettre en forme des critiques et revendications, dans un processus de création collective, au milieu des gens. Il est directement en lien avec l’exercice de la citoyenneté », explique Rachel Brahy, dont la thèse de doctorat portait justement sur ce mouvement théâtral.

Et la même de poursuivre : « Ce théâtre s’exerce aujourd’hui encore en marge des scènes officielles, dans des centres culturels ou des salles polyvalentes. Il est souvent le produit d’usagers de services d’insertion sociale ou socio-professionnelle, de sans-papiers, d’immigrés, etc. C’est une manière de faire de la politique au sens large, par l’intervention théâtrale ». Cette table ronde permettra aussi de rappeler la récente sortie de l’ouvrage Oser être libre, édité aux éditions du Cerisier à l’occasion du 50e anniversaire du Théâtre de la communauté.

Foire du livre politique

Les 8 et 9 novembre 2014, à la Cité Miroir, place Xavier Neujean, 4000 Liège.

Informations sur le site www.lelivrepolitique.net

Patrick Camal
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