Octobre 2014 /237

Soyons zen

Gérer son stress grâce au sport et à la relaxation

« La sérénité ne peut être atteinte que par un esprit désespéré. » Si pour l’écrivain Blaise Cendrars le chemin pour goûter à la tranquillité est potentiellement déprimant, le service sportif de l’ULg offre, lui, trois voies différentes, plus simples, plus réjouissantes et moins coûteuses pour atteindre celle d’un équilibre psychique et corporel. Ou, tout au moins, pour y être sensibilisé… A côté des 64 autres disciplines sportives nettement plus kinésiques proposées par le RCAE, le yoga, le tai-chi-chuan et la relaxation-gestion du stress font en effet figure de singularités : « Nous avons répondu à une demande concrète de l’Université en ce qui concerne la gestion du stress. Le yoga, lui, existe depuis plus 40 ans au RCAE alors que le tai-chi-chuan est proposé seulement depuis trois ou quatre ans et fonctionne par contre étonnamment un peu moins bien que dans d’autres universités », détaille Jos Clijsters, le directeur des sports. Art millénaire chinois, le tai-chi-chuan, qui ressemble à une intrication de mouvements lents destinée aux personnes d’un certain âge soucieuses d’entretenir leurs articulations à moindre effort, est passablement moins connu.

Martial à l’origine

yogaPourtant, contrairement aux apparences, il s’agit d’un véritable art martial. Tant dans l’acception originelle faisant référence à la maîtrise de soi ou au développement individuel que dans le langage courant désignant une discipline de combat asiatique. Et le professeur de nous en faire la démonstration en se prêtant avec assurance à des attaques réelles ou simulées, contrées avec une efficacité aussi redoutable… qu’affable ! « Je ne voudrais pas que ces aspects priment dans mon enseignement, insiste Marc Christiane, le cauteleux professeur. Le tai-chi est avant tout un enchaînement de mouvements codifiés, effectués lentement et en souplesse, qui amènent de l’énergie et procurent détente et bien-être. C’est une voie pour arriver à développer son corps d’une manière douce, sans se faire violence. Ce qui permet de durer et de rester dans les limites du corps. » Et lorsque le conflit avec un adversaire ne peut vraiment pas être évité par la ruse, des techniques moins flamboyantes mais quelquefois bien plus efficaces – voire dangereuses – que le karaté ou le ju-jitsu peuvent être mises en oeuvre.

De prises de défense, il n’est évidemment pas question à la section yoga, même si, à 70 ans, Joseph Joris, le moniteur est encore capable de montrer lui-même tous les exercices sans avoir besoin de démontrer que les années ne sont pas forcément un poids. Très respectueux des altérités de chacun (c’est important) et soucieux d’enseigner un yoga le plus authentique possible, soucieux de la physiologie, il a nourri sa pratique de voyages en Inde. « Là-bas, j’ai travaillé avec un homme de 101 ans qui arrivait encore à faire toutes les postures et qui est mort beaucoup plus tard, se souvient celui qui n’aime pas que l’on galvaude sa discipline. La pratique, même une seule fois par semaine, peut mener vers un meilleur travail musculaire et améliorer la pratique d’autres sports, car on étire les muscles en les gorgeant d’oxygène grâce à son souffle. Cela améliore également la résistance à l’effort et le relâchement, mais aussi la maîtrise de son mental. Je regrette de n’en avoir pas fait lorsque je pratiquais l’athlétisme. » Le professeur promet également des exercices à pratiquer devant son bureau lorsque l’on rencontre un stress à l’étude ou dans un contexte professionnel. Mais aussi dans la vie de tous les jours. Voilà d’ailleurs cités les deux promesses communes aux trois disciplines “zen” proposées par le RCAE : meilleur au sport, meilleur au boulot !

Qualité de vie et de travail

« Je veux amener la détente en passant par les canaux du corps et de l’esprit. La méditation aide à augmenter ses performances », confirme la pétillante Caroline Scuvée, monitrice de relaxation et de gestion du stress. Si l’intitulé de sa section est sans équivoque, les moyens pour y arriver par rapport à toutes les situations de vie à effet nocebo le sont aussi. Le cours se divise en trois parties : lâcher les choses qui mettent sous tension, méditer dans une sorte d’accueil de soi et pratiquer une relaxation de type “hypnose dissociative” par la visualisation de souvenirs et d’images agréables. « Je propose également des exercices différents de renforcement musculaire pour les muscles abdominaux. Cela s’intègre plus largement dans une approche posturo-respiratoire », résume celle qui nourrit également sa discipline par son approche de psychologue. Et, dans son cas, les moyens pour parvenir au bien-être séduiront aussi les adeptes du moindre effort.


Fabrice Terlonge
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants