November 2014 /238

Bison futé

Améliorer la circulation au Sart-Tilman

ParkingEn une petite dizaine d’années seulement, les alentours du CHU de Liège ont radicalement changé. Places de parking prises d’assaut dès les petites heures, stationnement sauvage, débordement des voitures sur les voiries… Il suffit de se rendre sur place aux heures de pointe pour prendre conscience de l’engorgement de la zone sud du Sart-Tilman. Si la situation actuelle frôle déjà les limites du soutenable, en termes d’infrastructure et d’accessibilité, les développements à venir sur le site risquent d’aggraver encore les conditions de mobilité. Ainsi, un nouveau centre intégré d’oncologie sortira de terre en janvier 2018. Le bâtiment sera imposant avec ses six étages et 100 m de long pour 36 de large. De son côté, la faculté de Médecine vétérinaire s’agrandit également : une nouvelle clinique de 5000 m2 sera bientôt construite. Enfin, le Blanc Gravier va également opérer une importante mue avec une mise à niveau de ses installations sportives. Autant de chamboulements à venir qui vont, encore, accentuer le trafic dans un noeud routier déjà saturé.

Stop !

MobiliteGraphique

Afin d’anticiper et intégrer au mieux ces nouvelles infrastructures, l’ULg et le CHU ont désigné conjointement le bureau Stratec, spécialisé en mobilité, afin d’établir un diagnostic objectif et prospectif de la situation sur l’ensemble de la zone sud du Sart Tilman. Le diagnostic posé, en termes de flux de trafic et de contraintes de stationnement, est sans appel. S’il manque déjà à l’heure actuelle près de 1500 places de parking, à l’horizon 2025, c’est à un déficit de 2200 places qu’il faudra faire face ! « En fonction de l’augmentation du nombre d’étudiants sur les différents sites, ainsi que celle de la patientèle, on obtient ce chiffre à l’horizon des dix prochaines années. Et c’est déjà demain ! L’Université et ses partenaires ont conscience de l’urgence à intervenir sur cette question », explique Jacques Teller, professeur en faculté des Sciences appliquées et président de la Commission d’études et de gestion de la mobilité et de l’urbanisme (Cemul). « L’étude envisage la problématique au sens large en intégrant l’ensemble des usagers et des modes de circulation, qu’il s’agisse des voitures, des lignes de bus, des accès cyclistes et piétons. On est clairement dans une réflexion globale pour améliorer la mobilité », complète Véronique Loiseau, coordinatrice du dossier au sein de l’Administration des resssources immobilières (ARI).

Au coeur du problème, le stationnement qui déborde littéralement sur les voiries et qui est plus que satutré. Les navettes qui relient le CHU au Country Hall tournent à plein régime et ont même vu leur fréquence doubler depuis leur mise en place. « Les bus sont un élément primordial dans le désengorgement du site mais, contrairement au centre-ville, ils ne roulent pas partout sur des voies spécifiques et sont, par conséquent, ralentis par le trafic important aux heures de pointe notamment », souligne le Pr Teller. Depuis une dizaine d’années, les routes qui relient le bas de la vallée au fameux rond-point sont passées de deux fois deux bandes de circulation à une seule, l’autre étant transformée en parking. Réhabiliter ces voies pour le passage des bus rendrait leur parcours plus efficace mais reporterait le problème de stationnement ailleurs…

 

CHU

Info-trafic

Sur base du diagnostic, le bureau Stratec a proposé un plan stratégique d’interventions dont les actions sont à mettre en oeuvre par phases. « Différentes pistes de réflexion sont lancées, mais il faut garder à l’esprit que tout est imbriqué. Augmenter la surface de stationnements risque d’induire une hausse du trafic, avec ce que cela implique en matière de congestion automobile et de nuisances aux heures de pointe. Impossible également d’augmenter le nombre de bus sans repenser l’accessibilité du site, ainsi que l’accès aux urgences qui doit rester prioritaire. » Bref, un joli casse-tête qui devra être résolu assez rapidement en regard des échéances toutes proches. « La première étape pourrait être la reconfiguration du rond-point ainsi que la mise à disposition de nouveaux parkings afin de dégager les voies d’accès et permettre au TEC de disposer de sites propres. Il conviendra ensuite de repenser la tarification actuelle et de voir comment reconfigurer les parkings existants. », conclut Jacques Teller. Face à l’urgence, le conseil d’administration de l’ULg devra prendre prochainement les premières décisions dans un dossier qui ne peut plus attendre.

Les résultats de l’étude seront prochaînement mis en ligne à l’adresse http://www.ulg.ac.be/cms/c_2995759/fr/accueil

François Colmant
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