Décembre 2014 /239

All about USA

Les leçons du Pr Pierre Michel

MichelPierreDu 6 janvier au 17 mars, dans le cadre des leçons proposées par le réseau ULg, le Pr honoraire Pierre Michel – qui enseigna pendant de nombreuses années la littérature américaine à l’ULg et dans plusieurs universités américaines – donnera un cycle de dix conférences consacré à la littérature US de l’entre-deux-guerres. « La littérature américaine est une littérature jeune : une petite jeunette de 200 ans, s’amuse-t-il. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle qu’elle a pris un ton vraiment américain (Melville, Hawthorne, Poe, Whitman) et que les Européens, notamment Baudelaire et Mallarmé, ont commencé à s’y intéresser. Mais elle est devenue une littérature extrêmement dynamique et immensément riche. »

GatsbyLes années 1920-30 apparaissent ainsi comme un moment clé avec des chefs de file tels que Hemingway, Fitzgerald, Faulkner. Marquée par l’émergence des Etats-Unis comme grande puissance internationale, économique, militaire et politique, cette période initiée sur fond de jazz et d’euphorie verra ses “folles années” s’achever dans le réveil douloureux de la Grande Dépression. Comme dans le reste du monde occidental, la scène culturelle et artistique aura pourtant eu le temps de connaître d’immenses bouleversements... De manière générale, c’est sans doute dans le domaine de la poésie – à laquelle seront consacrées les trois premières leçons – que les innovations littéraires sont les plus spectaculaires, avec des poètes comme Ezra Pound et T.S. Eliot. « Des formes strictes et bien ordonnées, on passe à l’expérimentation de la forme, on joue avec les mots, non seulement pour leur sens, mais en tant qu’objets que l’on manipule sur la page », commente le Pr Michel.

Il fera ensuite une longue incursion dans le roman,notamment avec une leçon dédiée à la fameuse “génération perdue” de Fitzgerald et Hemingway, appellation à laquelle on ne se fiera pas trop vite. « Le terme de “génération perdue” a engendré pas mal de définitions : la génération massacrée par la guerre, la génération sortie de la guerre et qui ne croyait plus en rien, la génération qui ne pensait qu’à s’amuser et ne fichait rien de bon, la génération des expatriés, etc. C’est Gertrude Stein qui semble avoir lancé cette expression en l’appliquant aux jeunes écrivains américains et anglais de l’époque. Mais ce qui m’a toujours paru ironique, c’est que cette génération “en perdition”, c’était surtout des jeunes écrivains extrêmement doués qui étaient en train d’écrire des choses merveilleuses… Et Stein le savait », note le Pr Michel.

Si de nombreux écrivains américains s’exilèrent en Europe, attirés par le bouillonnement artistique et la liberté d’expression, relevons que le plus grand de tous les innovateurs – Faulkner – ne quitta jamais son Sud profond. Une leçon sera exclusivement consacrée à ce grand prix Nobel. Enfin, le Pr Michel se penchera sur la “Harlem Renaissance”, creuset de la production artistique noire qui marqua le véritable début de la littérature afro-américaine du XXe siècle. Le cycle sera clôturé par une leçon consacrée à la naissance d’un grand théâtre américain avec Eugene O’Neill et T.S. Eliot – autres Nobel poussés sur le terrain fertile de “l’entre-deux”.

Voir le programme des conférences sur le site www.ulg.ac.be/cel

Contacts : tél. 04.366.52.87, courriel reseau-amis@ulg.ac.be

Julie Luong
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