March 2015 /242

Le 18 septembre 1954, l’ASBL Science et Culture voit le jour

Le 18 septembre 1954, l’ASBL Science et Culture voit le jour

ScienceCulture2Lorsque l'on veut intéresser des dizaines d’enfants et d’adolescents aux matières scientifiques, il vaut mieux ne pas miser sur leur goût immanent des molécules bien dessinées au tableau ou, à l’inverse, sur des expériences tellement fantasques qu’elles n’offrent pour seule perspective que l’école de magie et de sorcellerie de Poudlard.
« L’objectif de nos animations est de faire goûter les sciences aux enfants comme ils goûtent aux confitures. Un peu de fraise, un peu de rhubarbe au goût plus difficile… Nous les faisons goûter à une grande variété d’expériences en leur démontrant que ce n’est pas impossible mais qu’en même temps c’est sérieux. Il s’agit de montrer que les sciences sont accessibles mais qu’il faut travailler pour y arriver », résume Roger Moreau, secrétaire général de l’ASBL Science et Culture.

La science comme à la télé

Fondée le 18 septembre 1954, cette association est née à l’époque où les premiers récepteurs de télévision – qui retransmettaient pour l’essentiel des programmes parisiens – sont arrivés sur le marché belge. Henri Brasseur, professeur de physique et de cristallographie à l’ULg, créait alors la “Société d’étude et d’expansion de la télévision”, augurant de ce nouveau moyen de communication des possibilités d’expansion culturelle et d’éducation populaire et estimant qu’il fallait observer et, si possible, favoriser la qualité des émissions par la création de contenus. « Il avait l’impression que, par ce moyen, on allait pouvoir donner des cours à distance, au Congo belge ou dans d’autres contrées lointaines », se souvient Roger Moreau, son ancien élève et ancien directeur de la Maison de la science.

Photo : Le rôle du diaphragme dans la respiration présenté par Hervé Caps, actuel président de l'ASBL.

diaphragmeDix ans plus tard, se rendant compte que la télévision se développait toute seule, l’association adoptait sa forme actuelle, recentrée sur les sciences et la culture à destination des écoles et des universités. Depuis les années 1970, ses expositions font systématiquement le plein et accueillent chaque année entre 8000 et 10 000 élèves, essentiellement des deux dernières années de l’enseignement secondaire, dans l’ancien théâtre universitaire du Sart-Tilman, la salle de 220 places rebaptisée “Exèdre Dick Annegarn”. Au programme : un véritable show d’expériences en direct, filmées et retransmises sur écran avec un régisseur, des micros, des quizz et une conduite digne d’une émission de télé mettant largement le public à contribution. « Notre intégration dans l’Université – et la collaboration avec les départements de physique et de chimie de la faculté des Sciences – nous permet de réaliser des expériences spectaculaires nécessitant des moyens en personnel et en matériel dont ne disposent pas les écoles », détaille Brigitte Monfort, vice-présidente de l’ASBL subsidiée par la Région wallonne et dont le budget avoisine les 60 000 euros.

Intérêt pédagogique

ScienceCulture3Règles de sécurité plus restrictives, difficultés budgétaires, d’encadrement et d’organisation… Plus que jamais, les “spectacles scientifiques” de Science et Culture compensent partiellement le fait que les écoles proposent de moins en moins de laboratoires à leurs élèves. « Ils sont très chouettes et très didactiques, confirme Nadia Bechoux, professeur de sciences au collège Saint-Louis. La séance aborde généralement deux sujets, l’un en physique et l’autre en chimie, et propose des présentations très originales, beaucoup d’expériences et un livret didactique ressemblant à un magazine qui s’avère plutôt applicable en classe. Même si elles ne collent pas forcément à notre programme, l’intérêt pédagogique de ces présentations est indéniable. » Et de se remémorer l’année où une fausse scène de crime avait été imaginée afin de mettre en oeuvre une série de techniques scientifiques pour démasquer le coupable…

Informations sur le site www.sci-cult.ulg.ac.be

Fabrice Terlonge
Photos : ASBL Science et Culture
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