October 2015 /247

Leçons inaugurales

La faculté de Droit, Science politique et Criminologie donne la parole aux académiques récemment nommés en les invitant à partager avec le public une question qui anime leurs recherches.

Le vendredi 23 octobre, dans la salle académique, l’assistance pourra entendre les communications de Hakim Boularbah, Catherine Fallon, Jérôme Jamin, Bernard Vanbrabant et Cécile Mathys.
Cette dernière s’intéresse principalement aux relations entre le droit et la criminologie en matière de délinquance juvénile. En se référant à la littérature juridique (Debuyst, 1992), Cécile Mathys rappelle que “Le droit est une discipline normative qui déclare ce qui doit être, tandis que la criminologie est une science empirique qui étudie ce qui est”. Nuances.
MathysCecile« Le débat concernant les mesures communautaires versus l’enfermement concernant les mineurs délinquants est encore d’actualité au sein de la littérature scientifique, des politiques criminelles et de l’opinion publique, que cela soit en termes d’efficacité de ces mesures, des réactions affectives qu’elles suscitent ou des positions idéologiques sur lesquelles elles reposent, explique Cécile Mathys. Ce qui m’intéresse concerne l’opérationnalisation de cette apparente dichotomie, et, dès lors, est-ce qu’un environnement de placement est uniquement lié à la répression et la sanction, alors que cette approche est par ailleurs jugée comme inefficace ? Et à l’opposé, est-ce que des mesures prises au sein de la communauté desservent la thérapeutique et sont dans l’intérêt du mineur ? Alors même que le jeune ne dispose pas encore des compétences nécessaires, notamment du point de vue de la maturité, pour percevoir un sens à des conduites qui ne lui apportent pas de satisfaction immédiate. » Plus complexe que cela n’en a l’air…
« Les mesures de privation de liberté, tout comme celles prises pour maintenir le jeune dans son milieu de vie, peuvent être bénéfiques sous certaines conditions, comme délétères sous d’autres. L’intérêt de la criminologie est ici d’éclairer, par le biais de théories criminologiques, étayées par des études scientifiques et empiriques, l’état de ces questions. À la lueur des informations disponibles, des ambiguïtés existent entre ce qui est démontré au travers des études et ce qui est appliqué par le législateur (comme la mesure de placement et les effets iatrogènes associés ou la mesure de dessaisissement, à contre-courant du développement psychosocial de l’adolescent). D’autre part, le législateur, de par la clarté et la légitimité des mesures proposées, pourrait permettre un changement des mentalités, notamment concernant la dichotomie enfermement-communauté, si le dispositif législatif offert le permettait. »

Les Leçons inaugurales de la faculté de Droit, Science politique et Criminologie

Le vendredi 23 octobre à 16h dans la salle académique de l’université de Liège, place du 20-Août 7, 4000 Liège.

Cinq interventions :

  • Bernard Vanbrabant, chargé de cours, “Plain packaging et propriété intellectuelle : le droit fondamental à l’empoisonnement d’autrui ?”
  • Hakim Boularbah, professeur, “Quatre heures de l’aprèm, j’ai des frissons”
  • Catherine Fallon, chargé de cours, “Chiffres et politiques : les leurres de l’évidence”
  • Cécile Mathys, chargé de cours, “Interrelations de la criminologie et du droit autour de la délinquance juvénile : je t’aime moi non plus”
  • Jérôme Jamin, chargé de cours, “Le populisme aux États-Unis et la haine de Washington”

Contacts : tél. 04.366.31.30, courriel caroline.langevin@ulg.ac.be

 

Pa.J.
Photo : P. Martin
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