October 2015 /247

Franchir le cap

La recherche s’émancipe, ses structures s'adaptent à l'ULg

A l’Université, la recherche occupe une place de choix : outre son rôle essentiel dans la production des connaissances, elle participe également au développement économique et social de la société et nourrit l’enseignement, assurant ainsi aux étudiants une formation perpétuellement enrichie.
L’université de Liège consacre plus de la moitié de son budget annuel à la recherche de haut niveau. Plus de 2000 personnes, enseignants- chercheurs, scientifiques et techniciens sont impliqués dans cette activité conçue et réalisée, de plus en plus souvent, en interdisciplinarité. Lors du conseil d’administration du 14 septembre, le vice-recteur à la recherche, Rudi Cloots, a présenté un projet de restructuration de la recherche. Entretien.

Le 15e jour du mois : Quels objectifs poursuivez- vous avec ce projet ?

ClootsRudiRudi Cloots : Le premier but est de rendre notre recherche plus visible et plus lisible. Aujourd’hui, l’ULg compte environ 500 unités de recherche (UR) parfois regroupées en entités, mais celles-ci sont encore trop nombreuses et trop menues pour leur attribuer des ressources institutionnelles récurrentes. En outre, depuis 2012, les départements ont été convertis en départements “enseignement/recherche” (DER), ce qui ajoute encore à la confusion, d’autant que six autres entités de recherche (Giga-R, Cyclotron, Farah, CSL, École de criminologie et Transitions) complètent cette liste. Il était temps, me semble-t-il, de repenser la structure de l’ensemble et de favoriser les synergies.
Par ailleurs, et c’est le deuxième objectif, les autorités veulent distinguer, à partir de janvier 2016 déjà, les ressources destinées à la recherche et celles consacrées à l’enseignement. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité établir un “organigramme” de la recherche afin de clarifier l’ensemble.

Le 15e jour : Quelle sera la première étape du processus ?

R.C. : Au-delà de la mise en place des unités de recherche facultaires ou interfacultaires (processus qui se fait sur une base volontaire), le conseil d’administration a décidé d’octroyer un label “institutionnel” aux UR qui le sollicitent afin de souligner les forces de l’ULg. Cela nous aidera à identifier les axes prioritaires de notre recherche et à mieux les valoriser. La “labellisation” fera l’objet d’une analyse critique de la part des conseils sectoriels à la recherche et à la valorisation.
Les futures unités de recherches facultaires (URF) ou interfacultaires (URIF), qu’elles soient labellisées ou non, seront coordonnées au sein des Facultés par les commissions permanentes facultaires à la recherche, présidées par les vice-doyens à la recherche nouvellement élus. Leur rôle sera, notamment, de répartir les crédits classiques et de coordonner leurs besoins en ressources humaines et en infrastructures de recherche, en collaboration avec ceux de l’enseignement définis par les départements ad hoc au travers de leur plan stratégique.

Le 15e jour : Comment le label sera-t-il décerné ?

R.C. : La question est à l’ordre du jour des conseils sectoriels à la recherche et à la valorisation. On comprend aisément la difficulté inhérente à un tel processus, d’autant que les propositions qui seront formulées par les UR ne pourront, pour la plupart, que très peu s’appuyer sur une expérience de partenariat. La labellisation sera donc le résultat combiné (intégré et pondéré) d’une analyse (plus quantitative) de plusieurs indicateurs classiques d’excellence scientifique (nombre de doctorats aboutis, publications, réseautage, etc.), mais aussi d’une approche plus qualitative basée sur un examen critique des objectifs et de la stratégie (en recherche et en enseignement) exprimés par l’UR à la lumière des moyens développés dans son plan stratégique. Le plan stratégique de l’UR devra donc faire apparaître clairement les enjeux, les objectifs poursuivis, et démontrer sa capacité à les rencontrer dans un contexte d’excellence scientifique exprimé à un niveau international. Intégrées dans les plans stratégiques facultaires, les unités de recherche institutionnelles (URINST) seront donc “supervisées” par les conseils sectoriels à la recherche et à la valorisation.
Ces URINST seront, bien entendu, évaluées par le Smaq au terme d’un premier tour de deux ans. La procédure d’évaluation fera également l’objet d’un travail de fond au sein des conseils sectoriels à la recherche et à la valorisation.
Je sais que le changement dans une organisation induit immanquablement un peu de stress, mais je suis persuadé que la nouvelle structure, plus claire, aidera les responsables (autorités, doyens et vice-doyens) à concevoir des plans stratégiques à long terme qui permettront un repositionnement de l’Institution dans un contexte qui devient de plus en plus concurrentiel.

Voir la présentation de la nouvelle structuration de la recherche sur le site www.ulg.ac.be/intranet/reglements

CEIS

Au mois de mai, le conseil d’administration a mis en place un conseil à l’éthique et à l’intégrité scientifique (CEIS). « L’objectif est d’adopter une procédure à suivre en cas de manquement à l’intégrité en matière de recherche », explique le vice-recteur Rudi Cloots.
Le Comité – composé du vice-recteur Rudi Cloots, des Prs Pierre Drion, Vincent Geenen, Vincent Seutin, Jean Surdej, Ezio Tirelli et de Vinciane Pirenne, directeur de recherche au FNRS – peut dès à présent être saisi par un chercheur qui s’estime lésé.

Informations sur le site www.ulg.ac.be/intranet-ceis

 

Propos recueillis par Patricia Janssens
Photo : J.-L. Wertz
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