Aménagement du Sart-Tilman

Le parking sauvage aux abords du CHU de Liège trahit un manque flagrant d’emplacements aménagés pour les automobiles. À l’occasion d’une conférence de presse, l’hôpital a exposé sa politique en termes de parkings. Il constate que, à l’heure actuelle, la zone autour du CHU compte 3240 places, gérées soit par le CHU, soit par l’ULg. Si l’on enlève les places réservées au personnel de l’hôpital et de l’Université, il ne reste plus que 1644 emplacements pour les patients et les visiteurs, ce qui est beaucoup trop peu pour satisfaire la demande.

En effet, l’étude Stratec d’août 2014, commandée par l’ULg et le CHU pour servir de fil conducteur aux aménagements futurs pour la mobilité dans la zone sud du Sart-Tilman, fait état d’un déficit de 1500 places dès à présent, 2200 places en 2025.
Cette situation résulte d’un constat : le Sart-Tilman, pôle universitaire en plein développement, ne cesse d’attirer un nombre croissant d’activités. Rien que pour la zone sud du domaine universitaire, Stratec évaluait à plus de 16 000 le nombre de personnes se déplaçant quotidiennement : 28% d’employés, 34% d’étudiants, 38% de visiteurs. Dans leur grande majorité (près de 80%), ces déplacements s’effectuent avec une voiture individuelle, bien plus encore (près de 90%) si l’on considère les seuls membres du personnel et les visiteurs, les étudiants empruntant le TEC pour 27% d’entre eux.

Nouveaux besoins

L’accessibilité au Sart-Tilman demeure un défi récurrent. L’offre de transports en commun est abondante aux heures de pointe mais, à défaut d’un moyen structurant de plus forte capacité, la voiture reste le mode de déplacement privilégié. Or le site connaît de nouveaux développements, avec la construction du Centre intégré d’oncologie (CIO-Unilab) qui entraînera de nouveaux besoins.
Pour être prêt (au plus tard) en 2019, il fallait décider dès maintenant. C’est ce qu’ont fait le CHU et l’ULg en procédant d’abord à des échanges de propriété de terrains autour de l’hôpital, ceux-ci appartenant à l’ULg. Selon le CHU, sur les sept lots concernés par ces échanges, deux verront la construction en priorité de nouveaux parkings en ouvrage (à étages) : 500 places à l’entrée du CHU, à l’emplacement de l’actuel parking pour personnes handicapées, et 1000 à côté du futur CIO. « Un investissement de 37,5 millions d’euros par le CHU, qui sera attentif à la qualité d’intégration esthétique au site », assure Julien Compère, administrateur délégué du CHU.

Améliorer le confort

De son côté, l’ULg a deux objectifs destinés à renforcer le confort des usagers et l’attractivité du domaine : supprimer le parking sauvage et restaurer le double sens sur le boulevard de Colonster pour faciliter la circulation des bus. Pour ce faire, elle va aménager dès que possible 600 places de parking de plain-pied pour les étudiants et le personnel à proximité du Blanc Gravier, un investissement estimé de 3,5 millions d’euros en grande partie financé par le CHU en échange des terrains reçus. « Notre intention est de construire le parking le plus vite possible », confirme Laurent Despy, administrateur de l’ULg.
Plus loin vers la vallée, l’ULg va également construire un parking en ouvrage de 340 places, à l’entrée de la faculté de Médecine vétérinaire. « Plus globalement, ajoute l’administrateur, nous réfléchissons beaucoup à diversifier les modes de déplacement vers le Sart-Tilman car le “tout à la voiture” atteint ses limites. Si nous voulons densifier les fonctions du domaine, comme c’est notre intention, en accueillant de l’habitat et des entreprises, nous devons être créatifs. »
La problématique de la mobilité dans la zone sud du Sart-Tilman fait l’objet de concertations régulières avec différents partenaires (Ville, Région, SPW, SRWT, TEC). Un projet définitif ne pourra être mis en oeuvre qu’après avoir confronté les objectifs de l’ULg et du CHU (tels qu’exprimés dans le visuel ci-dessus), avec les possibilités et les exigences de chacun, pour pouvoir entamer les procédures d’obtention des permis.