Un Anglais à Liège

Jusqu’au 19 décembre, les murs de la galerie Wittert accueillent les oeuvres de Marc Atkins. Poète, photographe et vidéaste, l’artiste anglais propose une démarche hybride, abolissant les frontières entre les disciplines artistiques pour nous inviter dans son univers singulier et insaisissable. En jonglant avec les mots et les images, Atkins distille une subtile symbiose entre l’écrit et le pictural, qui marque en filigrane toute sa production : empreinte d’un mystère obsédant, elle cristallise l’instant fugace, témoin fragmentaire de chemins qui se croisent.
Au-delà de son importante dimension rétrospective, cette exposition constitue également une fenêtre ouverte sur l’actualité de l’artiste, offrant au regard du public plusieurs créations inédites. Outre les grands formats – principalement composés de paysages, de natures mortes, de portraits et de nus – qui habillent la galerie, les vitrines mettent aussi le processus de création à l’honneur, en mêlant les ébauches manuscrites aux esquisses énigmatiques. Fort de surprenantes collaborations (notamment avec Iain Sinclair et David Lynch), l’univers de Marc Atkins s’étend aussi à la vidéo ; au sein du parcours, une projection plonge le spectateur dans ce riche pan de la production de l’artiste.
Orchestrée par le Pr Michel Delville (département de langues et littératures modernes), la venue d’un artiste international comme Marc Atkins à la galerie Wittert s’inscrit dans une approche plus large. Elle répond en effet à une réflexion entamée dans le cadre d’un projet interuniversitaire – impliquant des chercheurs de différentes institutions belges, mais également nord-américaines –, consacré à la question de l’hybridation des genres et du rapport entre la littérature et les nouveaux médias. Comme le souligne Michel Delville, la production polymorphe d’Atkins illustre parfaitement cette problématique, permettant ainsi de la diffuser auprès du public.
Enfin, au-delà des cimaises de la galerie, l’expérience du visiteur se complète d’une rencontre avec l’artiste le 1er décembre, ainsi que de la lecture d’un catalogue édité pour l’occasion. Signé par des critiques et des historiens de l’art spécialistes de l’oeuvre d’Atkins, cet ouvrage prolonge notre découverte de ce monde poétique, dont l’atmosphère onirique entre chien et loup ébranle profondément celui qui l’explore.

Voir aussi l’article sur www.culture.ulg.ac.be/atkins-expo