November 2015 /248
TypeArt

Black

Black 

Un film de Adil El Arbi et Bilall Fallah
Avec Issaka Sawadogo, Axel Massudi, etc.
À voir aux cinémas Le Parc, Churchill et Sauvenière

Mavela, une jeune Bruxelloise de 15 ans, vient de rejoindre les “Black Bronx”, une bande de jeune blacks. Un peu plus tard, elle tombe éperdument amoureuse de Marwan, un jeune Marocain d’une bande rivale, les “1080”. Le dilemme est cruel : elle va devoir choisir entre la loyauté à son groupe et l’amour.

Film belge, largement polémique, Black a reçu un accueil triomphal au prestigieux Festival international du film de Toronto. Résultat : un prix Discovery et surtout une signature, pour les deux réalisateurs, avec l’agence américaine Creative Artists Agency, celle-là même qui gère les intérêts de Steven Spielberg, Tom Cruise, Brad Pitt ou encore Jeffrey Jacob Abrams.

Le film mérite-il tous ces honneurs ? Oui et non. Non, car derrière cette romance proche de “Roméo et Juliette”, on distingue aisément ce qui a pu séduire un public nord-américain moyen : une narration très (trop) classique, un rythme effréné qui laisse à peine le temps de respirer, un esthétisme parfois poussif et une violence décomplexée alliée à des stéréotypes ethniques assumés.

Mais c’est aussi ça la force du film : loin d’être raciste, Black est peut-être le film le plus notable dans l’abolition des rôles principaux dédiés aux blancs. La caricature dans le film désamorce en réalité une violence urbaine qui pourrait être insupportable, et la jeunesse noire de ressembler à celle des films de Spike Lee, tout comme la Marocaine d’évoquer la communauté italienne des films de Scorsese. Et ce n’est là qu’une des audaces du film qui, à l’instar d’autres premières oeuvres de cinéastes flamands (Michael Roskam en tête), assume sans complexe son héritage américain et son envie de faire un cinéma populaire, des films de genre signés par des auteurs à part entière.

S’il ne marquera sans doute pas l’histoire du cinéma belge, Black aura le mérite d’offrir une autre vision de celui-ci, susceptible d’attirer un nouveau public vers un cinéma national de plus en plus excitant, tant du côté francophone que néerlandophone, même si les représentants de ce dernier restent à l’heure actuelle les maîtres en matière d’originalité.

Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du mois et l’ASBL Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.48.28, le mercredi 18 novembre, entre 10 et 10h30, et de répondre à la question suivante : quel film de Spike Lee évoque les tensions communautaires sur fond de canicule ?

Bastien Martin
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