Quelle sera la ville demain?

Les choses ont bien changé depuis les années 70 lorsque les plans d’urbanisme faisaient la part belle aux voitures. Aujourd’hui, la volonté des édiles est de dessiner une cité moins bruyante, plus harmonieuse et plus conviviale. La mode des passerelles réservées aux piétons et aux vélos en témoigne, ici et là.

C’est dans cet esprit que le Bureau Greisch a participé récemment à l’étude de la gare des Guillemins, à l’élaboration de la nouvelle tour des Finances, à l’aménagement des quais de la Meuse, au dessin de la passerelle et à la rénovation du musée de la Boverie.

Construire une ville plus conviviale, c’est accorder une place majeure à l’esthétique. Les ingénieurs font donc plus fréquemment appel aux architectes qui magnifient les ouvrages d’art. Les gaines des câbles du pont “Pays de Liège”, par exemple, sont en inox, matière qui, en réfléchissant la lumière du soleil, confère brillance et apesanteur à cet ouvrage d’art. Plus belles, ces structures rencontrent l’adhésion – voire la fierté – des citadins, et accroissent l’attractivité touristique de la ville.

Si les constructions sont plus élancées, c’est aussi grâce aux recherches menées dans les laboratoires. Nous disposons en effet aujourd’hui d’outils de calcul à la pointe de l’état de l’art (développés d’ailleurs en collaboration avec l’ULg) et de matériaux plus performants. Plus légers, leur comportement étant mieux maîtrisé, ces matériaux permettent des audaces architecturales et structurelles à la fois stables, élégantes et moins coûteuses. Le nouveau pont sur le Bosphore (auquel nous collaborons) bénéficie de ces améliorations notables.

Demain, la ville sera aussi moins énergivore : les nouveaux bâtiments seront mieux isolés et leur consommation énergétique sera beaucoup mieux contrôlée.

Vincent de Ville de Goyet
codirecteur du Bureau Greisch
ingénieur civil des constructions (doctorat en 1988)
chargé de cours au département Argenco (faculté des Sciences appliquées)