Juin 2016 /255

Dieux, génies et démons en Égypte ancienne

Egypte01Le Musée royal de Mariemont – grâce à plusieurs legs, dont celui du cercueil de la momie de Hor du Rijksmuseum van Oudheden – recèle une des principales collections égyptiennes de Wallonie. Jusqu’au 20 novembre, le musée présente une exposition intitulée “Dieux, génies et démons en Égypte ancienne”. Plus de 200 objets (statues, amulettes, bijoux, sarcophages, etc.) provenant d’institutions publiques belges et étrangères et de collections privées invitent à entrer dans l’univers des mythes, des dieux et des génies de l’Égypte antique.

Un “bel ouvrage” éponyme* accompagne l’exposition. Parmi les 31 contributeurs, deux membres de l’ULg : le Pr Jean Winand, égyptologue, et Richard Veymiers, historien de l’art, attaché d’enseignement et de recherche au département des sciences historiques.

Pour les anciens Égyptiens, le monde était constitué d’une partie visible et d’une partie invisible qui s’interpénètrent et ne peuvent fonctionner l’une sans l’autre. L’image égyptienne est dès lors conçue pour transposer l’invisible dans le réel. Mais la forme des dieux étant inaccessible (comme leur nom), les Égyptiens ont développé des symboles permettant d’aborder la réalité divine. Mais après tout, qu’est-ce qu’un dieu ? Et pourquoi choisir de représenter des divinités tantôt humaines, tantôt animales, voire hybrides?

Egypte02Dans le catalogue d’exposition, le Pr Jean Winand s’interroge sur “le nom de dieu” et, notamment, sa graphie. “Le signe qui sert à écrire le mot ntr est un logogramme (ou idéogramme), c’est-à-dire un signe ayant à la fois une une valeur sémantique et une représentation phonologique. Il représente une hampe en bois au sommet de laquelle flotte une banderole ou quelques bandes de tissu, parfois bicolores. Le signe […] apparaît déjà dans des documents précédant de peu l’invention de l’écriture […]”. Richard Veymiers, pour sa part, s’intéresse aux “Nouveaux visages des dieux en Égypte gréco-romaine” et rappelle “qu’après la conquête d’Alexandre le Grand en 332, une “société multiculturelle” s’est mise en place dans la vallée du Nil où bon nombre de Grecs se sont installés à côté des autochtones. Si elles coexistent sans jamais produire une civilisation “mixte”, les cultures dominantes, grecque et égyptienne, entrent en interaction”.

Structuré en trois grands thèmes – Qui est dieu ? Les catégories du divin ; Nommer et représenter les dieux ; Que font les dieux ? –, l’ouvrage fait la part belle aux photos des objets de l’exposition tout en proposant une carte de l’Égypte ancienne, une chronologie et une bibliographie.

* Arnaud Quertinmont (dir.), Dieux, génies et démons en Égypte ancienne. À la rencontre d’Osiris, Anubis, Isis, Hathor, Rê et les autres…, éditions Somogy, Paris, mai 2016.

Dieux, génies, démons en Égypte ancienne

Exposition jusqu’au 20 novembre, au Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont 100, 7140 Morlanwelz.

Informations sur www.musee-mariemont.be

 

Pa.J.
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