Septembre 2016 /256

Internet des objets

Des micro-capteurs sans pile, sans fil

Le web est un univers en expansion constante. Il est en train de basculer, avec l’avènement de la 5G, vers le web 3.0 (le web 2.0 étant le web social). Cette nouvelle génération fait la part belle à l’Internet of Things (IoT), soit l’internet des objets. « Cette évolution clé va permettre de connecter des milliards de senseurs ou capteurs de données pour une multitude d’applications dont on rêve aujourd’hui », nous confie Philippe Laurent, chercheur de l’Institut Montefiore au laboratoire MicroSys, situé dans le bâtiment Technifutur du Liege Science Park.

Plus que jamais connecté à la révolution permanente des nouvelles technologies, Philippe  Laurent fait preuve de créativité, d’expertise et de savoir. Une conjonction de compétences à l’origine de l’innovation en question. Né en novembre 1979 à Liège, il devient dès 2002 ingénieur civil en électro-mécanique, avec une spécialisation en génie mécanique. En 2009, il soutient une thèse sur les effets thermiques des matériaux supraconducteurs soumis à des champs magnétiques variables. Surtout, il est un esprit curieux, ouvert et enthousiaste, à l’affût de la technologie qui participe au développement durable et au mieux-être sociétal. Et de miser sur la synergie des compétences de jeunes collègues, devenus des amis et supporters, dans d’autres unités de recherche de l’Université. Il a ainsi contribué à de récents succès universitaires : le nano-satellite OUFTI-1 (intégration) et le prix Google du CE+T Power (onduleur compact de haute fiabilité).

RECHERCHE À RENTABILISER

Cette fois, Philippe Laurent veut aller plus loin au sein de MicroSys. Depuis le 1er janvier, sous le label “First Spin-off”, il met sur pied une start-up destinée à être opérationnelle en 2018 pour rentabiliser le fruit de ses recherches. Celles-ci concernent un micro-capteur miniature, très performant, assuré d’une longue durée de vie et d’une autonomie totale vu qu’il fonctionne sans fil et sans pile. Or, le business des senseurs connectés ne fait que croître et embellir : « Il est question d’un marché d’un billion de capteurs par an (1000 milliards) à l’horizon 2025. » Philippe Laurent s’est fait globe-trotter afin de faire connaître son produit. Ainsi, il était l’un des sept finalistes de la compétition “Innovation Accelerator du 5G World” qui s’est tenue à Londres du 28 au 30 juin : classé 1er pour la présentation de son capteur innovant, il peut tirer parti d’un beau coup de pub global, notamment auprès des acteurs et investisseurs de l’internet des objets. Lors de la prochaine édition de l’événement, il aura l’occasion de promouvoir son modèle innovant de micro-capteur à une conférence plénière.

PROUESSE D’INNOVER

Le chercheur liégeois mise sur les qualités du micro-capteur – dont le développement et la production seront gérés via sa PME en formation,  –  à savoir : extrême miniaturisation qui le rend discret et peu encombrant, maintenance quasi nulle avec une durée de vie d’au moins 20 à 30 ans, respect de l’environnement notamment pour son alimentation en énergie. Son principal atout réside dans un très faible besoin en puissance électrique pour moins de 10 µW (microwatt) : à partir de la lumière, du mouvement, du thermique… Si bien que le capteur a une empreinte écologique insignifiante. Surtout, ce qui fait la richesse de cette innovation est la multitude d’applications, lesquelles peuvent se décliner à l’infini, grâce à la transmission permanente des données sans fil d’une portée maximale de 200 m, données qui seront ensuite collectées et traitées au sein du cloud. Quelques exemples : mesure de vibrations dans les structures, contrôle de l’efficacité du chauffage, suivi des performances chez les sportifs, analyse vibratoire dans le milieu aéronautique, etc.

 

LaurentPhilippeSI VOUS DEVIEZ CITER TROIS DÉCOUVERTES SCIENTIFIQUES MAJEURES :

  1. Le générateur d’électricité (dynamo) que l’on doit à l’inventeur liégeois Zénobe Gramme (1826-1901).

  2. L’état de supraconductivité, mis en évidence par le physicien néerlandais Heike Kamerlingh Onnes (1853-1926) alors qu’il étudiait les propriétés du mercure à une température proche du zéro absolu (4,15 K).

  3. Le courant alternatif, grâce aux recherches de l’ingénieur-physicien américain, d’origine serbe, Nikola Tesla (1856-1943).

 

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