Septembre 2016 /256

Lumières sur le campus

Quand esthétique rime avec écononomies

Les grands amphis à minuit, ça ne donne pas envie. À l’heure déserte où la Lune se dispute la mise en valeur du Taureau en bois avec les lampadaires boulimiques, il faut bien reconnaître que l’éclairage du campus, dans sa globalité, est franchement suranné. La lumière clémentine, diffusée façon autoroute, est presque partout accouplée aux basses branches des arbres dont elle illumine le feuillage en se détournant des routes, des chemins ou des bâtiments à qui elle doit originellement sa raison d’être. Mais cette atmosphère élégiaque est prête à changer. Au printemps 2017, l’Université devrait en effet commencer les travaux de rénovation de l’éclairage extérieur du domaine du Sart-Tilman, grâce à un investissement de 2 millions d’euros – en fonds propres – qui devrait permettre de réaliser des économies d’énergie de l’ordre de 69%. Selon les estimations, les aménagements pressentis comprimeraient les coûts annuels d’éclairage (pour le projet complet) en faisant passer la facture de 72 500 à 22 800 euros.

PLUS BLANC

LumieresCampus« L’éclairage était manifestement devenu inadéquat, inesthétique et quelquefois même dégradé, résume Christian Evens, directeur des ressources immobilières. Indépendamment des économies d’énergie, il fallait aussi sécuriser les nouveaux chemins et les endroits où la lumière était hors-service. » C’est sur base d’une étude financée dans le cadre du projet européen d’amélioration des performances énergétiques des infrastructures (EEEF) que le changement a été amorcé en 2014. En contrepartie, l’ULg était tenue de faire état d’économies d’énergie d’au moins 20%. L’objectif sera largement atteint.

Pour ce faire, il ne sera naturellement pas question d’éclairages paroxystiques pour les 1185 points lumineux que compte le campus du Sart-Tilman. L’avant-projet, réalisé par l’association momentanée studio d’urbanisme JP Majot et ACT lighting design (avec le bureau d’études Greisch), prévoit le remplacement des lampes obsolètes (150W NaHp, majoritairement) par des LED et repose sur trois principes qui découlent d’une analyse fine du site, de son histoire et de ses usages. Tout d’abord, éviter la pollution nocturne en n’éclairant plus le ciel et en minimisant l’impact visuel des parkings. Ensuite, concrétiser un ensemble plus “cheminant” afin d’améliorer les liaisons entre les différents bâtiments et points d’intérêt. Enfin, il s’agit de moderniser le site avec des luminaires plus design et uniformisés, pour tous les chemins piétons ou mixtes – hormis quelques chemins secondaires – et de favoriser l’animation en soirée dans l’Agora par une plus grande densité de lumières et de repères. Le patrimoine naturel sera également respecté, le but n’étant pas d’éclairer plus mais mieux. Par ailleurs, les tableaux et les câblages les plus vétustes seront remplacés.

CHEMINS, ENTRÉES, PARKINGS

Trois types d’espaces sont prévus, avec un matériel idoine. « Principalement, il s’agit de l’éclairage des chemins principaux, mixtes ou piétons avec des poteaux métalliques LED d’ambiance. Côté températures, on passera du jaune ou de l’orange que l’on connaît actuellement à une couleur plus blanche susceptible de rendre au mieux les couleurs naturelles de la nature et surtout des feuillus », indique Christian Evens. Des dispositifs agréables et identitaires, tout comme la gamme d’appareils, projecteurs, balises, etc., créeront des foyers de lumière blanche autour des espaces dits “singuliers” (entrées de bâtiment, Agora, chemin vers la résidence des étudiants, œuvres du musée en plein air…). Cela ira de mâts plus hauts à de petites bornes au ras du sol. Un type d’éclairage plus défilé est quant à lui prévu pour les parkings.

Précisions enfin que certains points lumineux pourront être éteints durant la nuit, automatiquement ou par le biais d’un système intelligent de détection de présence. La féerie peut quelquefois être éclipsée par la rigueur budgétaire, surtout après minuit.

Fabrice Terlonge
Photo : JP Majot et  ACT lighting design
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