May 2017 /264

L'eau

Enjeu de politique environnementale

EauDu 6 au 9 juin prochains, Liège accueillera le 96e congrès de l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee). L’Université est associée à cet événement international. L’occasion de faire le point sur les recherches que mène l’unité de recherche Urban & Environmental Engineering (UEE) de la faculté des Sciences appliquées.

« L’unité de recherche à laquelle j’appartiens, annonce Benjamin Dewals, chargé de cours au département UEE, a développé depuis de nombreuses années, une expertise très pointue dans l’ingénierie hydraulique et elle se targue d’être une référence pour ses partenaires industriels. » En effet, divers projets de recherche, financés sur fonds propres ou par les pouvoirs publics, y compris étrangers, permettent sans cesse de renforcer et d’accroître les connaissances, tant fondamentales qu’appliquées. « Prenons le projet AMICE qui fera l’objet d’une communication lors du congrès et qui évalue les impacts hydrologiques des changements climatiques dans le bassin de la Meuse. Il a réellement fédéré les scientifiques et les administrations concernées (les trois pays traversés par le fleuve mais aussi l’Allemagne et le Grand-Duché de Luxembourg), sous l’égide de la Commission internationale de la Meuse, soit pas moins de 17 partenaires », poursuit Benjamin Dewals.

DewalsBenjaminAinsi, les chercheurs ont notamment montré l’importance de considérer ce bassin dans sa totalité, de la source à l’embouchure (environ 36 000 km²), et non fragmenté en zones géographiques. « On peut parler à la fois d’harmonisation et de coordination, insiste Benjamin Dewals. C’est une première (menée par l’université de Liège) puisqu’auparavant chaque région exploitait indépendamment ses propres modèles, certes crédibles et efficaces, et ses procédures de modélisation hydrauliques destinées à l’estimation des étendues d’inondation et des profondeurs de submersion. » Désormais, ce modèle consensuel a été validé et est devenu exploitable de manière globale, notamment dans le cadre de la directive européenne relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation.

On notera aussi les conséquences politiques de cette recherche : « Une croyance bien ancrée faisait état que la (sur)protection de Liège aggraverait les crues du côté de Maastricht : des quais rehaussés créeraient une sorte de couloir qui inonderait la ville hollandaise. » Or, il n’en est rien : « Des simulations détaillées d’événements extrêmes, financées par ailleurs par les Pays-Bas, ont prouvé l’inverse. » De quoi donc rassurer nos voisins...

* congrès de l’Astee : informations sur www.astee.org

Pierre Demoitié
Photos : Benajamin Dewals
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