May 2017 /264

Réseaux urbains intégrés

Le programme “Urbact” est une initiative de la Commission européenne. Il en est déjà à sa troisième reconduction et couvre la période 2014-2020. Son objectif : favoriser les échanges de bonnes pratiques durables entre les villes des états membres sur la thématique du développement urbain intégré. L’université de Liège vient d’être désignée tout récemment comme point de contact national (NUP) et devra encourager les villes belges à constituer des réseaux d’échanges.

Pour Zoé Lejeune, chercheuse au Lepur, le Centre interfacultaire de recherche sur la ville, le territoire et le milieu rural, « les réseaux d’échanges servent de base de discussion à des sujets très vastes liés au développement urbain, qu’il s’agisse par exemple de la reconversion de sites industriels ou des circuits alimentaires courts, en passant par la gouvernance ou l’énergie ». Ces sujets, qui associent au sens large l’économie, la gouvernance, l’environnement et l’inclusion, sont prédéfinis par le secrétariat du programme puis, après avoir marqué leur intérêt, se constituent alors des consortiums composés d’une dizaine de villes sous la houlette d’un project leader afin de réfléchir sur les expériences vécues : « L’important, c’est que l’enjeu soit partagé par ces villes. »

Le nouveau rôle de Zoé Lejeune n’est pas de créer ces réseaux mais, outre la diffusion d’informations, d’inciter les villes belges, les agences de développement ou les associations de terrain à participer aux programme. C’est la fonction même de point de contact national : convaincre ! « Pour l’instant, la participation est davantage le fait d’entités du nord du pays », observe la chercheuse. En effet, actuellement, seul le GAL (groupe d’action local) “Pays des Condruses”, une ASBL qui rassemble sept communes et plus d’une vingtaine d’opérateurs, s’est inscrit dans cette démarche. Il s’agit ici d’une thématique liée à la production agroalimentaire dans les petites et moyennes villes qui joue encore un rôle important en termes de PIB, d’emploi et de durabilité environnementale.

Si des réunions semestrielles ont lieu avec les autres NUP européens, des outils informatiques sont également mis en place pour trouver le partenaire qui partage les mêmes centres d’intérêt et souhaite constituer ce réseau d’excellence. « Nous allons aussi sur le terrain puisque, dans les prochains mois, une journée d’information sera organisée à Bruxelles et, plus tard encore, un festival se tiendra en Estonie auquel nous convierons des villes belges », annonce Zoé Lejeune.

Le choix de l’université de Liège en qualité de NUP belge peut paraître surprenant : pourquoi pas une administration par exemple ? « La Belgique, qui compte quatre représentants à l’Urbact (le SPP Intégration sociale et les trois régions), a préféré désigner conjointement les universités de Liège et de Gand, d’autant qu’une part importante des compétences en matière de politique urbaine a été régionalisée. » C’est d’autant plus pertinent que le Lepur, dans le cadre de la Conférence permanente du développement territorial, mène différentes études sur la politique de la ville.

À l’exception de l’embauche de personnel, « puisque les partenaires doivent posséder en interne l’expertise nécessaire », les réseaux constitués sont financés (un budget de 96,3 millions d’euros provenant majoritairement des fonds FEDER) pour des activités, d’une part, de networking ou de communication et, d’autre part, d’assistance technique.

Une journée d’information sur le programme européen ESPON sera organisée à Liège (SPI) le 19 juin prochain.
Le programme Urbact y sera également présenté.

* www.spi.be (onglet actualités)

 

* informations sur http://urbact.eu

Pierre Demoitité
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