Février 2011 /201
Soigner la dépressionUne étude pilote ausculte l’ocytocineL’ocytocine a plus d’une corde à son arc. Cette hormone impliquée dans l’accouchement et la lactation pourrait se révéler efficace dans le traitement de l’anxiété et de la dépression. “Hormone de l’amour”, “hormone de la confiance”, l’ocytocine aurait en effet des vertus antidépressives. C’est ce que semblent indiquer les premiers résultats d’une étude pilote conduite par Gabrielle Scantamburlo, psychiatre, clinicien-chercheur au FNRS et responsable de l’unité de psychoneuroendocrinologie de l’ULg. Hormone de l’amourAppelée communément “love hormone”, l’ocytocine (OT) est connue depuis longtemps pour provoquer la contraction des muscles de l’utérus au cours de l’accouchement et la montée du lait chez la mère. Ces dernières années, les neurosciences lui ont de surcroît découvert un rôle majeur dans le comportement social : elle serait efficace pour le traitement de certains troubles psychiatriques, dont l’autisme, la phobie sociale ou la dépression. Les recherches relatives aux effets psychologiques de l’ocytocine ont débuté, chez l’homme, à la fin des années 1990. Les divers travaux ont apporté la preuve que l’OT est bien l’hormone de l’attachement, de la confiance envers autrui, de l’empathie, de la générosité et de l’altruisme. Elle améliorerait donc la qualité des liens sociaux et renforcerait la cohésion sociale. D’où la question : l’effet anxiolytique de l’ocytocine, couplé à son rôle de promotion des interactions sociales, pourrait-il avoir un impact positif sur la prévention et la prise en charge de l’anxiété et de la dépression ? Pour démêler cet écheveau, Gabrielle Scantamburlo a lancé un programme de recherche en février 2010. Il comprend différentes facettes dont une, un projet pilote d’instillation d’OT intranasale à des patients souffrant d’une dépression résistante aux traitements par antidépresseur, a donné lieu à un article actuellement sous presse, qui sera publié dans The Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences. Espoirs thérapeutiquesCette recherche porte sur sept patients. En plus de leur traitement par antidépresseur, chacun d’eux reçoit, par voie intranasale, 16 unités internationales (UI) d’ocytocine synthétique – un “puff” de quatre UI dans chaque narine, matin et soir. Il appert que les individus susceptibles de répondre le mieux à l’inhalation d’ocytocine sont les plus anxieux, ceux qui éprouvent des difficultés dans les relations interpersonnelles et ceux qui ont connu des traumatismes précoces. A l’ordre du jour également, des travaux de psycho-immunologie qui seront menés en collaboration avec Vincent Geenen, directeur de recherches du FNRS. En effet, il est établi que le système immunitaire et l’axe du stress entretiennent des liens étroits.
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants
|