Janvier 2012 /210

Gembloux Agro-Bio Tech reconnue pour son système qualité

Trois lettres et quelques chiffres estampillés en guise de reconnaissance internationale de son système de management de la qualité. La faculté Gembloux Agro-Bio Tech est depuis le 21 novembre dernier – au terme de deux ans et demi de travail – la deuxième Faculté au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles à obtenir la certification “ISO 9001 : 2008” pour la conception de ses programmes de formations et de leur réalisation jusqu’à la délivrance des diplômes de master.

Culture maison

On pourrait croire, un peu hâtivement, que la norme internationale ISO, dont les exigences incombent désormais à l’entité gembloutoise, fixe fermement et indifféremment selon les institutions qui la convoitent les critères de ce qu’une bonne formation doit être et définit, en détail, le chemin pour y arriver. Il n’en est rien. « Avec cette certification, la Faculté ne négocie pas de tournant bureaucratique, rassure d’emblée le Pr Phillipe Lepoivre, doyen de la Faculté. Il n’est pas question d’adopter des référentiels rigides qui vont précipiter une perte de notre identité. Loin de là. La qualité est un concept négocié : c’est quelque chose que l’institution conçoit elle-même, en fonction de sa propre culture, de sa propre façon de penser. Ce ne sont donc pas les objectifs du programme d’études qui font l’objet de la conformité à la norme mais l’organisation que l’institution met en place pour les atteindre. Dans notre cas, un comité qualité, organisé en interne, a réfléchi à la mise en place d’une gouvernance pour atteindre les objectifs fixés en matière de qualité – que reprend d’ailleurs une charte qualité élaborée, elle aussi, par nous-mêmes. La norme ISO a, quant à elle, le mérite de nous obliger à mettre à plat le fonctionnement de l’institution via des procédures écrites qu’un organe externe de certification, totalement indépendant de l’Université, se charge d’auditer. »

Après trois jours de visite et d’examen du fonctionnement de la Faculté, l’organisme de contrôle AIB-Vinçotte, en l’occurrence, donnait ainsi son feu vert pour l’octroi de la certification. La philosophie prêchée par l’établissement ne sera donc nullement balayée d’un revers de main. Le Pr Lepoivre insiste d’ailleurs sur le maintien, à l’intérieur du cadre de la norme, de zones de responsabilisation qui côtoient des procédures écrites tout en ajoutant que « celles-ci ne sont que synthétiques et laissent un espace de liberté et d’initiatives au personnel ».

La certification est accordée pour trois ans, mais l’audit externe devra être répété chaque année et sera doublé d’une auto-évaluation annuelle. « Cet état des lieux régulier est un moyen de prendre part à un processus d’amélioration continue, se félicite le Doyen. L’évaluation annuelle du dispositif sera un moment privilégié pour formuler collectivement des propositions qui contribueront à simplifier nos procédures, à les rendre plus efficientes. » Et d’ajouter que l’un des points forts du système qualité “façon Gembloux” est, par ailleurs, de vouloir susciter dans le chef des étudiants et du personnel un sentiment de co-responsabilité, d’adhésion au projet et aux valeurs qu’il porte afin que tous profitent des zones de dialogue en place et des organes de consultation. De quoi formuler des pistes d’amélioration.

Au centre : l’étudiant

Plus généralement, la Faculté a voulu placer l’étudiant au centre de ses préoccupations. « Le premier objectif, à travers la démarche de certification, est en effet d’offrir aux étudiants un enseignement sans cesse mieux adapté à leurs besoins. Cette préoccupation doit toucher tous les aspects de la formation : les programmes – lesquels sont examinés tous les ans, de l’intérieur par les enseignants et les étudiants et de l’extérieur par nos diplômés, pour assurer continuellement leur adéquation aux réalités de la société actuelle –, les locaux et auditoires, en passant par les services d’appui et d’aide à la réussite, etc. »

Au rayon des retombées positives d’une telle démarche de management de la qualité, est également pointée la confiance engrangée auprès d’institutions étrangères avec lesquelles Gembloux souhaite collaborer ainsi qu’avec des agences officielles qui évaluent les enseignements universitaires et qui verront cette accréditation certainement d’un bon oeil. Pour le Doyen, la certification est aussi « une manière d’anticiper d’éventuelles évolutions, si l’on se fie à l’exemple de la Finlande où les évaluations extérieures ne portent déjà plus que sur le système qualité ». Un pas d’avance pour la Faculté gembloutoise ?

Michaël Oliveira Magalhaes

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