Février 2012 /211

Du 5 au 9 mars, le CEJ organise une semaine sur le pays du Soleil levant

Afin de sensibiliser les étudiants et un large public aux cours et aux différentes activités centrées sur le Japon, le Centre d’études japonaises (CEJ) organise une “Semaine du Japon” du lundi 5 au vendredi 9 mars. Ces dates ne sont pas choisies par hasard mais permettent de se souvenir des dramatiques événements de Fukushima et de faire le point sur la situation actuelle, juste un an après la catastrophe. Une exposition présentera d’ailleurs des lettres et marques de sympathie échangées entre les étudiants du CEJ et des enfants de la région de Fukushima.

Il y a 140 ans, le grand éducateur et fondateur de l’université Keio, Fukuzawa Yukichi (1835-1901) lançait un “Appel à l’étude” (gakumon no susume). Il exhortait ses compatriotes à se familiariser avec d’autres cultures, car « nous devons apprendre les uns des autres et nous éduquer mutuellement ».

Afin de familiariser les étudiants, enseignants et un large public avec la langue et la culture japonaises, le CEJ a constamment augmenté le nombre de ses cours, offrant ainsi un vaste choix d’enseignements. Créé il y a deux ans en tant qu’unité de recherche au sein de la faculté de Philosophie et Lettres, l’équipe composée d’Andreas Thele, d’Edith Culot et de Kanako Goto peut donc tirer un premier bilan de ses activités.

L’enseignement de la langue reste un pilier fondamental des activités du CEJ. Actuellement, quatre niveaux de cours de langue sont donnés par Kanako Goto, ainsi qu’un cours de japonais à l’Institut supérieur des langues vivantes (ISLV ). Avec un cours au choix donné par Andreas Thele dans les programmes du 1er master en langues et littératures modernes, cela représente au total une centaine d’étudiants qui suivent actuellement les cours de langue japonaise. La plupart des étudiants souhaitent valoriser leurs études par des attestations, des certificats et des diplômes. Vu que le CEJ est le seul institut de ce genre dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, il y a ici un très grand potentiel pour l’université de Liège. A long terme, il sera souhaitable de pouvoir étendre les cours de japonais aux élèves de l’enseignement secondaire, comme cela se fait déjà dans d’autres pays ou pour l’enseignement de la langue chinoise.

Un deuxième pilier est l’enseignement de la culture, suivi par une cinquantaine d’étudiants. La majorité de ceux-ci s’intéresse plus particulièrement à la philosophie, aux religions et à l’esthétique, sujets abordés dans les cours “Pensée et croyances en Asie orientale” et “Introduction aux religions du Japon : shintoïsme et bouddhisme” (co-titulaire Edith Culot), ainsi que dans un cours sur l’histoire de l’art : “Introduction à l’art japonais et au japonisme”, donné en collaboration avec Julie Bawin, co-titulaire et spécialiste du japonisme.

Le grand intérêt pour ces cours s’explique par la spécificité de l’art du Japon qui, nourri et enrichi par différents courants de pensée comme le bouddhisme, le confucianisme, le shintoïsme, a permis de développer une conception esthétique unique, reflet de la spiritualité du zen, et influençant la vie quotidienne des Japonais depuis des siècles. L’attrait de cette esthétique du dépouillement semble résulter de son brassage de croyances originaires de l’Inde, de la Chine et du Japon. Le fait de développer une esthétique à partir de bases multiculturelles, d’avoir su créer des croyances en se basant sur la coexistence de différentes religions, est un cas très particulier qui pourrait servir d’exemple aux multiples problèmes liés à la transformation de nos sociétés modernes en sociétés multiculturelles.

“L’art du Japon est enrichi par
différents courants de pensée
tels que le bouddhisme, le
confucianisme, le shintoïsme”

La société japonaise moderne et contemporaine fait l’objet de deux autres cours qui analysent plus spécifiquement les problèmes auxquels tous les pays industrialisés sont confrontés, comme la situation de la jeunesse dans un monde de plus en plus compétitif, le vieillissement de la population, les pertes des valeurs traditionnelles ou les relations internationales. De nombreux étudiants Erasmus suivent ces cours, ce qui présente une bonne opportunité pour l’UL g de se démarquer, et pas seulement au niveau national.

Cette “Semaine du Japon” sera inaugurée par une conférence donnée le lundi 5 mars à 19h par le Pr Pierre Somville dans la salle académique et traitera de cette esthétique typiquement japonaise évoquée plus haut. D’autres activités seront présentées : calligraphie, cérémonie du thé, expositions, initiations au shogi et hanafuda, etc. Le vendredi après-midi, une initiation à la cuisine japonaise clôturera la manifestation.

Cette année, le CEJ sera également partie prenante dans d’autres activités organisées par l’Université, à savoir “L’Année des langues” ou encore le “Festival littéraire”, avec, entre autres, des après-midis thématiques sur la littérature japonaise et sa traduction, organisés par Kanako Goto.

Andreas Thele
directeur du CEJ

Informations sur le site : www.cej.ulg.ac.be

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