Certificat d’université en management des entreprises sociales

Avec près de 450 000 postes salariés, l’économie sociale occupe, en Belgique, 15 % de l’emploi salarié. Coopératives, sociétés commerciales à finalité sociale, ONG de coopération au développement, organisations inventant de nouvelles réponses aux défis sociétaux (soins et services à domicile), entreprises de travail adapté, mutuelles, coopératives, associations de sport, de culture, de loisirs ou encore de santé : les entreprises dites sociales constituent, de façon croissante et diversifiée, des acteurs incontournables. Un “troisième secteur” à part entière, qui fait sa place aux côtés du secteur privé à but lucratif et du secteur public. Et qui regroupe, au sein du paysage économique actuel, des entreprises dont l’éthique se traduit par différents principes : finalité de service à la collectivité ou aux membres plutôt que finalité de profit, autonomie de gestion, processus de décision démocratique ainsi que primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus.

Photo : L'asbl Les Grignoux, une entreprise sociale à Liège. © Alain Janssens

Outils pratiques et réflexion

Si l’opinion publique se montre davantage concernée par le développement durable au sens large, si des centaines d’acteurs – chaque jour sur le terrain – conjuguent travail et responsabilité sociétale, la professionnalisation du secteur de l’économie sociale peut se renforcer davantage encore.

C’est pour répondre à cette demande bien réelle de la part des professionnels que le Centre d’économie sociale (CES) – qui fut créé voici 20 ans par le Pr Jacques Defourny et qui compte parmi les six pointes d’excellence de l’école de gestion HEC-ULg – vient de lancer, en ce début février, son certificat d’université en management des entreprises sociales. « Lors de nos séminaires, de nos rencontres, nous nouons des liens forts avec les professionnels de terrain. Et c’est de leurs demandes précises de formation qu’est née l’idée de ce nouveau certificat, qui combinera des cours et des ateliers interactifs », précise Benjamin Huybrechts, chargé de cours au CES et titulaire de la chaire Sowescsom à HEC-ULg. Cette offre constitue une première du genre, rendue possible par l’expertise qu’a acquise le CES au fil des ans et qui est désormais reconnue au plan international.

Stratégie

Cette formation de 138 heures, qui s’étale sur trois semestres à raison d’une journée par semaine, s’adresse aux cadres, administrateurs et personnes responsables d’entreprises sociales, désireux de professionnaliser leur entreprise et de développer leur rôle dans le système économique actuel. Le cursus intégré regroupe divers cours répartis en modules, abordant la place et les enjeux des entreprises sociales dans le contexte économique global, la gestion stratégique des sources de financement, l’approfondissement des modèles spécifiques de gouvernance ou de gestion des ressources humaines, le développement des capacités de gestion d’équipe et l’identification des opportunités de développement.

Outre ces outils pratiques de gestion, l’objectif du certificat est de délivrer aux participants des voies de réflexion et d’action, adaptées à leurs besoins et valeurs, dans un pan particulier de l’économie. L’idée étant d’inscrire l’entrepreneuriat social dans une perspective plus large et plus stratégique.

Ce certificat d’université a été développé en complément de la finalité “management des entreprises sociales” du master en sciences de gestion, finalité dirigée par Sybille Mertens, chargée de cours au CES et titulaire de la chaire Cera. Ce master est animé depuis 2010 par les professeurs du Centre d’économie sociale et forme une quinzaine d’étudiants chaque année. Master et certificat – ainsi qu’une série de formations ponctuelles – s’inscrivent dans un projet plus global d’Académie des entrepreneurs sociaux soutenu par les chaires Cera et SRIW-Sowecsom.

Marie Liégeois