La parentification: quand les rôles s'inversent...
Dans la lignée de ses recherches doctorales sur la parentification, Stéphanie Haxhe, psychothérapeute et maître de conférences à l'ULg, publie L'enfant parentifié et sa famille (1). Cet ouvrage qui s'intéresse au processus d'inversion des rôles entre parents et enfants au sein de la systémique familiale découle d'un constat majeur. Malgré l'usage fréquent du concept par les professionnels, il est très mal connu et est souvent utilisé de façon trop hâtive ou trop restrictive. Dans un cas comme dans l'autre, il en résulte un diagnostic faussé et une mauvaise prise en charge thérapeutique. Avec cette publication, la chercheuse espère fournir des clés de compréhension et propose de nouvelles pistes pour mieux détecter cette psychopathologie encore trop souvent mal identifiée. Mieux connaître pour mieux identifierDans L'enfant parentifié et sa famille, Stéphanie Haxhe, Maître de conférence à l’Université de Liège (Service de Clinique Systémique et de Psychopathologie Relationnelle) et psychothérapeute (CPLU de l’ULg -Unité de Clinique et Psychothérapie de la Famille ainsi qu’au SVAG -Service Verviétois d’Accompagnement et de Guidance), ne prétend pas soumettre une définition exhaustive de la parentification. Le contexte d'apparition de ce processus organisationnel complexe ne peut en effet pas être établi et défini avec certitude tel un canevas qui s'appliquerait à toutes les structures familiales concernées par cette psychopathologie. Au contraire, la parentification émerge dans un contexte précis et suite à une conjonction de multiples facteurs. "Le premier facteur et le plus important est le besoin du parent. Le deuxième facteur a quant à lui trait à la sensibilité de l'enfant" assure Stéphanie Haxhe. En effet, lorsque le parent a des attentes insatisfaites, des carences affectives profondes, des besoins de reconnaissance non comblés depuis son enfance notamment suite à un décès prématuré d'un des géniteurs, à de la maltraitance physique ou morale, ou encore suite à de la négligence au sein d'une grande famille, il va reporter le poids de ce traumatisme sur son enfant en espérant qu'il lui apporte ce qu'il n'a jamais reçu. ![]() (1) Stéphanie Haxhe, L’enfant parentifié et sa famille, Toulouse, coll.« Relations », Erès, 2013. |
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||