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Publiciste ironique français, né à Bagnols-sur-Cèze (département du Gard) d'un père tenancier d'auberge d'origine italienne, d'où son vrai nom Antoine Rivaroli. Après des études au séminaire Sainte-Garde à Avignon, il renonce assez vite à l'état ecclésiastique pour embrasser la carrière des lettres. Il monte à Paris en 1776 et là, se faisant volontiers passer pour un noble, fréquente assidûment les salons de l'époque. Doué d'une rare facilité d'élocution, il s'y révèle un redoutable polémiste, ce qui ne lui créa pas que des amis. Sous la Révolution, dès 1789, il prend fait et cause pour la monarchie, parsemant de son esprit caustique les pages du Journal politique et national et des Actes des Apôtres où il collabore régulièrement. Mais sa notoriété littéraire, c'est quelques années auparavant qu'il l'a acquise : en 1784, en effet, son Discours sur l'universalité de la langue française est couronné par l'Académie de Berlin, ce qui amène Frédéric II de Prusse à faire de son auteur un membre associé de cette prestigieuse institution ; langue de clarté, éminent symbole du génie français, elle est pour Rivarol « faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges ». En 1792, il s'exile à Bruxelles, où il rencontre Chateaubriand, puis à Hambourg où se concentrent quantité d'émigrés français, pour finalement mourir à Berlin en 1801. Par ailleurs, ses « maximes et pensées », qui feront l'objet d'une publication posthume, témoignent d'une réelle profondeur d'analyse politique, vouée en priorité à des positions antirévolutionnaires. Il n'est pas étonnant, dès lors, qu'un hebdomadaire d'extrême droite de l'Hexagone – Rivarol – ait repris à sa naissance en 1951 le nom de ce royaliste qui aura mis son talent d'écriture au service d’un combat, aujourd’hui généralement considéré comme ayant été d’arrière-garde. |