![]() Mai 2009 /184
L’origine des espècesTrois expositions consacrées à Charles Darwin. Les primates à l’honneur
![]() Photo: T. Humle Est-ce le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin et le 150e anniversaire de la publication de sa fameuse Origine des espèces qui ont motivé la Convention sur la conservation des espèces migratrices à déclarer 2009 “l’année du gorille” ? Toujours est-il que ces anniversaires sont une occasion qu’ont voulu saisir plusieurs acteurs culturels liégeois pour mettre à l’honneur celui qui a révolutionné notre conception de l’origine des espèces et de la place de l’homme dans la nature avec sa théorie de l’évolution par la sélection naturelle.
Le portail “Darwin 2009“ réunit le Préhistosite de Ramioul, l’université de Liège, l’Aquarium-Muséum, l’Embarcadère du savoir et la Maison de la science (voir www.embarcaderedusavoir.ulg.ac.be/darwin2009/). Au programme : trois expositions, des animations pédagogiques, des conférences, des projections de films, des représentations théâtrales. Ces festivités se dérouleront du 15 mai au 15 novembre, principalement à l’Institut de zoologie de l’université de Liège qui accueillera deux de ces expositions : “Darwin, sa vie, son œuvre”, coordonnée par l’Aquarium-Muséum, et “Diversité des primates”, conçue et organisée par l’unité de biologie du comportement et l’Embarcadère du savoir. Darwin : une vie, une œuvreLa première de ces expositions a été intégrée au Musée d’histoire naturelle : pouvait-on rêver plus bel endroit pour découvrir Darwin que le cœur des collections animales du musée qui illustrent l’évolution et la diversité animales au moyen de 18 000 spécimens naturalisés ? L’exposition se décline en quatre volets. Le premier, intitulé “Charles Darwin”, est une création de Patrick Tort, de l’Institut Charles Darwin International. Il présente en détail la vie et l’œuvre du célèbre scientifique..., de quoi ravir les amoureux d’histoire des sciences. Le deuxième volet, le “Laboratoire naturel de Darwin”, donne un aperçu de la faune exceptionnelle des îles Galápagos où Darwin a consigné des observations sur la diversité de la faune et de la flore qui l’ont amené à développer ultérieurement sa théorie. Ensuite, l’axe “De Pierre-Joseph à Edouard Van Beneden : l’effet Darwin” s’attache à la révolution darwinienne belge. « Le savant biologiste belge Edouard van Beneden avait adopté les idées de Darwin, raconte Sonia Wanson, coordinatrice à l’Aquarium-Muséum de l’ULg, alors que son père, grand savant zoologiste aussi, croyait en la fixité des espèces. Edouard van Beneden, en darwinien convaincu, fit placer le buste de Darwin au centre du fronton de l’Institut zoologique de l’ULg qu’il fit construire en 1888. » Enfin, le quatrième volet, intitulé “Darwin, au pays de Liège”, est une création du Centre d’histoire des sciences et des techniques de l’ULg et du Centre d’action laïque de la province de Liège. Divers objets, comme des fossiles de l’homme de Spy retrouvés en région liégeoise, témoignent de l’implication de Darwin dans le monde scientifique liégeois et de la réceptivité de sa théorie dans la société de la Cité ardente.
Biodiversité en dangerLa deuxiéme exposition abritée par l’ULg est consacrée à la diversité, souvent méconnue, des primates. « Quand on évoque les primates, on nous montre toujours les mêmes espèces : les grands singes, les gorilles ou les chimpanzés, regrette Marie-Claude Huynen, de l’unité de biologie du comportement de l’ULg. Ces espèces exercent une force médiatique non négligeable, mais ne nous laissons pas abuser : les primates ne sont pas uniquement ces grands singes qui nous font “craquer” parce qu’ils nous ressemblent tant... On en dénombre près de 300 espèces, dont 25% sont en danger d’extinction à cause d’une altération de leur milieu par des activités industrielles et agraires, mais aussi à la suite d’une exploitation directe par la chasse et le braconnage. L’heure est à la sensibilisation dans les pays concernés, mais aussi chez nous car, d’une part, nous sommes responsables des dangers qui pèsent sur la conservation des primates non-humains et, d’autre part, nos jeunes seront peut-être amenés à travailler avec les pays du Sud. Il faut aussi brancher le grand public capable de s’engager dans des actions concrètes. » Installée principalement au rez-de-chaussée de l’Institut de zoologie de l’ULg, l’exposition “Diversité des primates” s’attache à démontrer cette grande variété de primates qui se marque dans la distribution géographique, les habitats, les morphologies, les moyens de communication, etc. Un accent particulier est mis sur les regards. Regards croisés« Le regard donc et les yeux jouent un rôle important chez les primates, fait remarquer Marie-Claude Huynen. Parce que leurs yeux sont orientés vers l’avant et dans un même plan frontal, ils sont les seuls à avoir une vue en trois dimensions... utile pour sauter d’arbre en arbre ou pour détecter des nourritures lointaines ou cachées. De plus, les zones cérébrales liées à l’analyse visuelle sont très développées chez eux, et elles sont reliées aux zones motrices : la coordination de l’ensemble les rend capables d’attraper de petits objets avec leurs doigts. » Au-delà de ces aspects fonctionnels, le regard est également essentiel dans l’établissement et le maintien des relations sociales. Les 90 croquis de regards de primates, dessinés par Anne-Marie Massin, sont exposés et démontrent la multiplicité des expressions chez les différentes espèces. Parmi eux, un intrus s’est glissé... Au visiteur de le découvrir.
Enfin, une salle de l’exposition présente les croquis de primates africains réalisés par Jonathan Kingdon, scientifique de renommée mondiale dans le domaine des mammifères d’Afrique et artiste, alors que le Musée d’histoire naturelle a saisi l’occasion pour revaloriser ses trois vitrines présentant une quarantaine de primates naturalisés, auxquels s’ajoutent une dizaine de moulages de crânes fossiles de primates prêtés par différents musées du monde (Barcelone, New York, etc.). Le propre de l’hommeC’est le Préhistosite de Ramioul qui accueille la troisième exposition de Darwin 2009. “Le propre de l’homme ?” invite le visiteur à parcourir seul, et dans la pénombre, les grottes de Ramioul au travers un itinéraire artistique et scientifique imaginé par l’artiste Werner Moron et le Pr Marcel Otte, préhistorien de l’ULg. Équipé de sa lampe-torche, le visiteur plonge ainsi au cœur de questions existentielles, afin d’apporter son éclairage à la question : quel est au juste le propre de l’homme ?
Page réalisée par Elisa Di Pietro
Darwin 2009 Voir le site www.embarcaderedusavoir.ulg.ac.be/darwin2009/ Darwin, sa vie, son œuvre Diversité des primates Le propre de l’homme ? Conférences - le mardi 19 mai à 19h45, “Diversité comportementale des chimpanzés et leur survie en Afrique”, par Christophe Boesch, primatologue (Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Leipzig);
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants
|